Depuis ce mercredi nous sommes entrés en CAREME, période de 40 jours qui aboutissent à la joie de Pâques, la joie de la Résurrection du Christ, sommet de notre foi chrétienne. Ce temps est précisément un temps de préparation intérieure, de disposition du coeur, pour accueillir la résurrection du Christ.

La période de quarante jours renvoie directement aux quarante jours de Jésus au désert qui, dans le jeûne et la prière, se prépare à sa mission. C’est un temps de pénitence, de conversion, d’ouverture à Dieu. Voilà pourquoi les catéchumènes, ceux qui vont être baptisés à Pâques, vivent l’ultime période préparatoire à leur baptême. C’est la dernière phase de ce temps plus ou moins long au terme duquel ils recevront cette grâce, ce don de la vie divine. Chaque année l’évangile de ce premier dimanche de Carême donne à méditer le récit des tentations de Jésus au désert, de son combat avec l’adversaire, le démon, le diabolos, c’est-à-dire l’ennemi, celui qui veut séparer l’homme de Dieu, « l’homicide dès le commencement » dira Jésus (St Jean VIII,44) ou encore « il est le menteur et le père du mensonge » (St Jean VIII,44) et c’est « pour détruire les oeuvres du diable que le Fils de Dieu est venu » (I Jean III, 8).

La stratégie du diable

En méditant ce récit rapporté par les trois évangélistes (Matthieu, Marc et Luc) il apparaît que Jésus affronte un adversaire qui veut le détourner de sa mission et l’amener à se séparer de Dieu. C’est bien dans ce sens qu’agit le diviseur aujourd’hui comme depuis les origines : séparer l’homme de Dieu. Il s’y efforce à travers la séduction et le mensonge.

La stratégie du démon n’est pas d’abord d’attaquer la créature mais de lui suggérer un acte légitime voire bon : par exemple à Jésus qui a jeûné quarante jours et qui a faim le démon propose de la nourriture.

Mais Jésus le repousse avec la Parole de Dieu parce que ce que suggère le tentateur c’est l’égoïsme : demander à Celui qui peut faire cela (changer les pierres en pain) de se servir pour lui-même du don de Dieu. La seconde tentation est plus forte, c’est celle des projets à réaliser (là encore avec une apparence légitime) mais en reniant Dieu : c’est l’idolâtrie. Nous servons un autre que Dieu. La troisième tentation est de soumettre Dieu à notre volonté, de le manipuler pour en retirer une gloire personnelle.

Que veut le tentateur ? Que tout homme se détourne de Dieu et devienne son esclave.

La tentation

Qu’est-ce que la tentation ? C’est le piège qui veut nous faire tomber, une épreuve à surmonter dans notre fidélité à Dieu, un obstacle sur le chemin mais un obstacle qui se présente comme agréable –voire bon-

Comme une invitation à se faire plaisir (nous pouvons relire le chapitre III du livre de la Genèse). N’oublions pas que le démon connaît l’homme. Or la tentation vient chaque fois que nous voulons répondre à l’appel du Seigneur, le suivre et l’aimer. La tentation cependant n’est pas le péché : Jésus est tenté, il ne commet pas le péché. Nous avons les moyens de résister à la tentation mais c’est un combat, un combat intérieur qui suppose aussi des comportements de prudence.

Comment dépasser la tentation ?

Par la confiance inébranlable en l’amour de Dieu pour moi : « Je dis au Seigneur : mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr. » (Psaume XC). Le Seigneur ne m’abandonne pas et je peux m’appuyer totalement sur lui, à l’exemple de Jésus qui, dans cette épreuve, ne répond que par la Parole de Dieu.

La discussion ou la négociation avec l’adversaire est impossible car il est le menteur. Si nous avons assez de lumière spirituelle pour déceler en nous la tentation, y échapper ne peut se faire qu’en se jetant dans l’amour de Dieu. On ne triomphe pas, c’est la puissance de l’Esprit-Saint qui repousse l’attaque : peu importe notre faiblesse, notre pauvreté. Au contraire, le Seigneur à ce moment-là peut agir dans le coeur qui se tourne vers Lui selon ce qu’Il dit à Paul « ma grâce te suffit c’est dans ta faiblesse que se déploie ma puissance » (2 Co XII, 8-10)

Nous sommes tous tentés et nous avons tous à être vigilants. Le Carême est particulièrement le temps de l’entraînement au « combat spirituel » : suivre le Christ, le choisir, l’aimer sera tout au long de notre vie une mise à l’épreuve, il faudra combattre parce que le monde ne veut pas de Dieu révélé en Jésus-Christ. Mais l’amour de Dieu est plus fort que la haine. Monseigneur Bernard GINOUX

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