JOUR DE FÊTE OU JOUR ORDINAIRE ?

« Sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » (Livre des Martyrs d’Abitène)

La loi dite « Macron » du 6 août 2015 a étendu les possibilités d’ouvrir les commerces de détail le dimanche suivant les zones déterminées comme « touristiques ». Cette loi venait s’ajouter aux dérogations permises aux grandes surfaces d’ouvrir certains dimanches. Or, la loi du 13 juillet 1906 établissait le dimanche comme jour hebdomadaire de repos pour les salariés. Aujourd’hui ce principe est remis en question et le dimanche tend à devenir un jour ordinaire chez beaucoup de nos contemporains. Comme fidèles du Christ nous sommes interrogés sur le sens du dimanche.

Le livre de la Genèse est clair : il évoque le « travail » de Dieu créateur qui est un exemple pour l’homme et qui travaille pendant six jours à son œuvre. Mais « le septième jour, il se reposa après tout l’ouvrage qu’il avait fait » (Genèse 2,2). Bien entendu, il s’agit d’un langage poétique pour faire comprendre ce qui est un mystère. Par-là l’auteur ne veut pas ramener Dieu à une faiblesse physique qui le contraindrait au repos. Le repos de Dieu veut dire que l’œuvre de Dieu a atteint son accomplissement même si Dieu crée sans cesse. Il peut s’arrêter pour contempler cette œuvre, « Et Dieu vit que cela était très bon » (Genèse 1,31). « Alors Dieu bénit le septième jour et le sanctifia » (Genèse 2,3). Saint Jean-Paul II publia le 31 mai 1998 la lettre « Dies domini » à propos de la « sanctification du dimanche. Vous pouvez la relire avec profit. Le précepte du sabbat est placé à l’intérieur du Décalogue, des dix commandements et nous lisons le troisième commandement : « Tu sanctifieras le jour du Seigneur ». Ce commandement est toujours d’actualité. Ce précepte est voulu par Dieu, par le Créateur : Jean-Paul II souligne que par-là Dieu s’inscrit dans un dialogue entre Dieu et les hommes, dans une relation d’alliance avec l’humanité.

Le jour du Ressuscité

Ce jour de repos est donc un jour unique, un jour saint et il doit être « pour le Seigneur » tandis que les six autres jours sont pour les activités. Avec la reconnaissance de la Création, le croyant juif en honorant le sabbat se souvient aussi que le Seigneur tout-puissant l’a libéré de la servitude d’Egypte. Il célèbre la merveille que le Seigneur a accomplie pour son peuple. Le sens du sabbat est donc double : s’arrêter dans ses activités, contempler la réalisation de notre œuvre mais y reconnaître l’œuvre de Dieu. Il est une prescription incontournable de la loi divine donnée à Moïse : « Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier » (Exode 20,2). Les chrétiens, dès le début du christianisme, ont célébré le jour où le Christ est ressuscité, le premier jour de la semaine juive, le lendemain du sabbat (Marc 16,9). Ce matin-là le tombeau est vide et les disciples vont être saisis en le voyant vivant. La résurrection de Jésus est l’évènement fondateur qui fait des disciples les premiers chrétiens. Elle est l’accomplissement de la Révélation, le fondement de la foi et l’accomplissement des promesses de Dieu. Ce jour est un jour de joie, il est « le jour du Seigneur », le « dies dominica » qui deviendra le dimanche. Ce jour-là est un jour sacré pour les chrétiens et nous nous rassemblons pour « faire mémoire » du Christ vivant et, déjà, nous sommes dans l’attente du monde à venir.

Le rassemblement eucharistique

Si tous les jours de la semaine nous avons à vivre en communion avec le Christ, le dimanche est un jour particulier. Nous sommes appelés à cesser nos activités habituelles pour nous reposer, ce qui ne veut pas dire être inactif. Nous avons à consacrer ce jour au Seigneur, à notre famille, au service des autres, à la détente, au sport, aux loisirs et non pas à déambuler dans les galeries marchandes malheureusement ouvertes. La priorité du dimanche pour un fidèle catholique est la participation à la messe : à travers le monde les fidèles du Christ se rassemblent pour écouter la Parole de Dieu et vivre l’Eucharistie. Ce n’est pas facultatif. S’abstenir volontairement de participer à la messe est un péché grave pour celui qui veut vivre sa foi. C’est une nécessité pour ma vie de foi. Jésus ressuscité rassemble ses disciples pour construire son corps qui est l’Eglise et il a besoin de tous. Dès les origines les chrétiens se rassemblent pour l’eucharistie (Actes 20,7). C’est là que nous rencontrons le Christ réellement présent. La messe est la nourriture indispensable de ma vie avec le Christ. Nous devons y conduire les enfants et les initier à cette pratique dès qu’ils sont en âge de prier.
Il est vrai par ailleurs que notre vie ce jour-là doit exprimer le sens chrétien du dimanche : trouver du temps pour prier, pour se refaire humainement et chrétiennement, pour explorer la nature, se distraire en famille, prendre du temps pour son couple, éviter de faire travailler d’autres personnes sans raison, et, surtout, louer le Seigneur, partager avec d’autres sa présence et faire place à la gratuité. Bon dimanche ! Redisons-le et vivons-le !

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