REGARDER LES COULEURS VARIÉES DE L’AN NOUVEAU

Dans la paix de Noël et malgré les soubresauts de la société française nous voulons nous souhaiter une « année heureuse ». Pourtant elle commence en retrouvant ceux qui, depuis deux mois, campent sur nos ronds-points et renouvellent chaque samedi le même acte d’une pièce qui semble ne pas finir. La grisaille d’un hiver incertain renforce le malaise plus ou moins partagé et les catholiques se tournent vers l’Eglise tentés de dire « Que fait -elle ? »

Que fait l’Eglise ? Cette question souvent entendue ces dernières semaines m’amène à dire d’abord aux fidèles qui la posent : « L’Eglise c’est autant vous que moi. » Tous les baptisés devraient comprendre, s’ils sont désireux d’être fidèles au Christ, qu’ils sont les membres actifs de l’Eglise. Cette réalité entraine des devoirs : d’abord se former. Par exemple dans ce que je peux dire je m’appuie sur la Doctrine sociale de l’Eglise (cf. Bulletin Catholique n° 22) : des décennies d’enseignement social sur l’économie, le travail, l’argent, la dignité du travailleur, le libéralisme économique, l’écologie, le respect de la vie… Tout cela demande à être connu et c’est possible : j’ai chargé le diacre Robert Gimenez de faire travailler ces questions à tous ceux qui le désiraient. De la même manière les Orientations diocésaines que j’ai promulguées il y a deux ans invitent à s’ouvrir aux autres, à être une « Eglise en sortie » (Pape François) pour aller rejoindre les « périphéries existentielles » (Pape François) et y porter le message de l’Evangile.
A la question « L’Eglise que fait -elle ? » les uns et les autres, les paroisses, les doyennés ont à déterminer comment il est indispensable d’avancer, de préférence à plusieurs, à la fois dans la connaissance des questions en débat et des personnes.
En ce qui me concerne, j’écris régulièrement, ici, dans ce Bulletin Catholique, ce que l’Eglise peut dire au monde. Mais je ne m’arrête pas à le dire je m’efforce aussi de le pratiquer : par exemple dans l’accueil des migrants ou dans mes rencontres avec les « gilets jaunes ». Je ne le fais pas parce que j’en ai envie ou par une quelconque fantaisie mais parce que je me pose chaque jour la question : « Que ferait Jésus devant cette situation ? Que me demande l’Eglise du Christ ? »

Un vœu particulier

En écrivant ces mots je me permets de penser que les interrogations que je viens de formuler devraient être celles de chacun. Lorsque le Pape nous rappelle que le disciple du Christ est toujours un « disciple-missionnaire » il veut dire que nous sommes en permanence des envoyés en mission, qu’il ne peut y avoir de chrétiens « amorphes », sans souci de vivre du Christ et de l’annoncer. Mon vœu particulier pour cette année 2019 est donc que nous puissions chacun prendre ce chemin. Les routes sont différentes, nous n’avons pas à tout choisir, à vouloir tout faire. Dans un ensemble multicolore nous représentons une couleur, quelque chose de la lumière du Christ, de la vie évangélique. Le peuple de Dieu est varié mais il doit révéler le Christ. Dans notre société où beaucoup sont en errance notre présence de disciples du Christ est un signe que, malgré toutes les difficultés, Dieu est à l’œuvre. Nous sommes appelés à en être les témoins et donc à agir auprès des autres et avec eux. Trop souvent nous sommes des membres moribonds du Corps du Christ : nous sommes à bout de souffle, poussés par l’esprit du monde nous avalons sans réfléchir le prémâché des médias qui remplace le discernement de l’intelligence et de la foi. Il ne s’agit pas d’être des savants mais des croyants (et non pas des crédules !). Allons au Christ, appuyons-nous sur sa Parole : il est la Parole de Dieu, et « il nous enseigne longuement ».

Prier et célébrer le Seigneur

Dans cette démarche durant les mois à venir nous serons particulièrement amenés à approfondir la prière et l’eucharistie. Ce sera le thème de la prochaine session diocésaine (25 et 26 février). Nous retrouvons là des propositions des Orientations diocésaines. La session sera un temps donné pour les mettre en pratique. Il est, en effet, nécessaire d’entrer toujours plus avant dans ce qui fait de nous un chrétien en acte. La prière est la relation permanente que nous pouvons vivre avec la Sainte Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Dans le silence de l’oraison comme dans la louange ou le chant des psaumes je deviens familier de Dieu, ma vie est rythmée par sa présence. Le chrétien est toujours un priant ! Le sommet de cet acte est l’eucharistie, rencontre avec celui qui s’est livré pour moi, intimité avec lui, passage de la mort à la vie. Je suis nourri et vivifié, ma vie est transfigurée même si je ne le ressens pas. Aussi redécouvrir ce « mystère de la foi » est-il une nécessité. Mais nous n’oublierons pas que prière et eucharistie conduisent au service des autres et nous mènent hors de l’Eglise vers les terres inconnues de la Mission. L’Eglise nous donne les moyens du Salut et nous sanctifie. Accueillons ce don tout au long de cette année.

Inscription à la newsletter

Inscrivez-vous pour rester informé de l'actualité et des événements du diocèse de Montauban

Je recherche

Grand Montauban Catelsarrasin Verdun Caussade