UN TEMPS POUR DIEU, POUR LES AUTRES ET POUR SOI

Depuis le mercredi des Cendres la période de 40 jours du Carême s’offre à tous les chrétiens. Souvent nous avons l’impression que notre vie avec le Christ ne change guère et nous nous lamentons sur notre incapacité à vivre un « bon » Carême nous contentant de quelques prières et de deux ou trois gestes charitables. Il est pourtant possible d’innover et d’être inventif en écoutant l’Esprit-Saint.

Nous sommes déjà avancés dans cette période. Il ne faut plus attendre pour se lancer : « c’est maintenant le temps favorable » (Paul aux Corinthiens 6,2). Nous savons que les trois piliers du Carême sont la prière, le jeûne et l’aumône. A partir de là agissons !

La prière

D’abord examinons notre prière. Ce n’est pas reluisant : nous bâclons un « Notre Père » et nous débitons un « Je vous salue, Marie ». Nous ne pouvons pas nous en contenter. Comment faire du nouveau ? Commençons par prendre rendez-vous avec le Seigneur : des moments fixés à l’avance pour « s’habiller le cœur » (Le Petit Prince, Saint-Exupéry) et se tenir à ces rendez-vous-même s’ils sont brefs (1/4 d’heure). Puis donner une orientation à cette prière silencieuse, à partir d’un évangile (que je relis lentement) ou de l’intention précise que je veux porter dans la prière. Je peux aussi commencer la lecture lente et continue d’un évangile (Par exemple saint Marc) en ne cherchant pas trop la compréhension intellectuelle, qui viendra plus tard mais se soucier de me dire en quoi cet évangile rejoint ma vie, me remet en question, me touche. Ma prière pourra être une visite à l’église de mon quartier, devant le tabernacle, un temps d’adoration. Ce temps peut-être plus prolongé lorsque le Saint-Sacrement est exposé. Je peux suivre la Liturgie des heures (office du matin et du soir) et retrouver dans ma paroisse quelques personnes qui prient cette prière toute particulière qui me fait participer à la grande prière de l’Eglise que célèbrent les diacres, prêtres, évêques, moines, moniales, religieux comme fidèles laïcs et qui fait une Eglise remplie de priants. Le Carême permet d’élargir cette forme de prière. On pourrait aisément par-là organiser des groupes de prière à heure fixe sous la responsabilité de quelques personnes. La prière se veut aussi communautaire et nous sommes appelés à quitter notre petit coin tranquille pour aller prier avec les autres. Relisons le livret de notre session diocésaine de cette année 2019 et nous y trouvons un solide enseignement sur la prière.

Le jeûne.

Aujourd’hui beaucoup de thérapies utilisent le jeûne comme une voie de bien-être corporel et mental. Jeûner signifie se priver substantiellement de nourriture pendant une ou plusieurs journées pour se libérer de l’attachement que j’ai à l’égard de la nourriture, de la boisson, de la recherche égoïste des plaisirs de la table. Evidemment les enfants, les personnes âgées malades ou accidentées, sont dispensées de cette pratique qui concerne essentiellement les adultes bien-portants ! Aujourd’hui l’évolution de la société fait que la privation de nourriture n’est pas le sacrifice le plus difficile. Il faut aller vers d’autres « nourritures » comme l’alcool, le tabac, la drogue, les écrans, les smartphones, les films pornos, érotiques, les addictions aux jeux, à la violence. Accepter de mener « le combat de Dieu » face au pouvoir de nuisance de ces forces diaboliques il y a assurément un engagement de tout notre être pour retrouver notre liberté. Les sept dons du Saint-Esprit transmis au baptême et à la confirmation que font grandir les sacrements ouvrent mon cœur au courage du jeûne pour être à même de centrer ma vie sur le Christ..

L’aumône.

Aujourd’hui nous disons plutôt « partage ». Tout de suite chacun se récrie en disant : nous n’avons pas grand-chose. C’est peut-être vrai mais nous sommes toujours le riche de quelqu’un. De plus, partager c’est aussi aller vers les autres, donner de son temps, de sa présence. On cherche des bénévoles à l’accueil de jour, on a besoin de visiteurs de malades, de personnes âgées qui meurent de solitude… Tant de gens crient leur misère et nous poursuivons notre petite sieste bien-pensante. Pourquoi garder des biens qui font notre malheur ? « Celui qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple » (Luc 14,33). A maintes reprises Jésus revient sur le danger de l’argent comme un obstacle entre l’homme et Dieu : « nul ne peut servir Dieu et l’argent ». L’évangile est très clair : nous devons donner, partager, loger le sans-abri, donner à manger à l’affamé, « faire aux autres ce que nous voudrions pour nous ». Ce sera alors un vrai Carême si j’accueille ces familles déboutées du droit d’asile et rejetées dans la rue, si je me fais proche des malades et des pauvres, si je renonce à mes longs séjours de bonnes vacances pour en offrir à des mères épuisées, si j’invite à ma table tous ceux que personne ne regarde comme ces gens que j’évite charitablement à la messe, si je partage mon bien. Relisons l’évangile et ayons assez d’audace pour le mettre en pratique. Réveillons-nous, le Seigneur nous donne ce temps favorable !

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