Il faut oser dire oui à un appel

Actualités

Publié le 16 juillet 2020

Anne-Marie Fau (2e à gauche) et l’équipe d’accueil du presbytère de Caussade

CROÎTRE

« La communauté des fidèles est en croissance lorsque les dons de chacun s’exercent en communion les uns avec les autres »

En 2017, Anne-Marie Fau était nommée déléguée de l’équipe pastorale de Caussade. Après d’autres engagements, elle a dit oui à celui-ci car, pour elle, servir l’Eglise est une façon de répondre aux appels du Seigneur.


Vous êtes déléguée de l’équipe pastorale de Caussade depuis deux ans mais ce n’est pas votre premier engagement en Eglise ?

Non, j’ai d’abord été catéchiste à l’école du Sacré-Cœur où j’étais institutrice et ensuite en paroisse. J’approchais de la retraite et, à cette époque, c’est Nathalie Roumiguié, toute jeune alors, qui m’a convaincue de rejoindre l’équipe de catéchistes. Ce qui me fait dire qu’il n’y a pas d’âge pour être appelant en Eglise ! Après quelques années, j’ai ressenti le besoin de faire autre chose et quand la délégation du Secours Catholique m’a proposé de prendre la responsabilité du Café solidaire de Caussade, je n’ai pas hésité même si c’est un milieu que je ne connaissais pas. Ici, le rôle du bénévole est de briser la solitude, de tisser des liens, c’est surtout cela que les gens viennent chercher dans ces accueils. Avec cet engagement j’ai découvert et vécu la solidarité en acte. Beaucoup de personnes accueillies ne sont pas croyantes mais quelle fraternité entre elles ! Ces douze années m’ont permis de m’épanouir, c’est pourquoi je pense qu’il faut savoir aller vers des missions différentes, oser répondre positivement à des appels qui peuvent parfois surprendre. Ne pas penser systématiquement « Je ne serai pas capable » !

Quand et comment avez-vous ensuite été appelée à l’équipe pastorale ?

Depuis quelques temps, la fin de mon engagement au Café solidaire approchant, je me disais que peut-être on me demanderait de rendre service et j’y étais prête. Avec l’expérience acquise pendant ces douze années, je pensais à l’accueil au presbytère car pour moi c’est une mission importante, indispensable aujourd’hui dans l’Eglise. Mais c’est à l’équipe pastorale que l’abbé Jérôme Pinel m’a appelée. Il cherchait alors à la renouveler avec de « nouvelles têtes », des chrétiens engagés, assez solides dans leur foi mais pas des piliers de la paroisse. Me concernant, mon expérience au service de pauvres l’intéressait. Notre première rencontre a été l’occasion de pointer les compétences des uns et des autres sans oublier nos disponibilités. A l’issue de cette réunion, j’ai été désignée comme déléguée et j’ai accepté.

Cela ne vous a pas fait peur ? 

Pas vraiment parce que, au fil de mes différents engagements, j’ai pris de l’assurance, j’ai acquis des compétences, j’ai grandi dans ma foi. Et je pense que cette croissance, il faut la mettre au service de l’Eglise en disant oui à un appel. En catéchèse comme au Secours catholique, il m’est arrivé moi aussi d’appeler des personnes. D’emblée j’allais vers des personnes accueillantes et bienveillantes, deux qualités qui sont, à mes yeux, indispensables pour un service d’Eglise. Il ne faut avoir peur d’accepter car une mission, on ne la porte pas seul. C’est le cas dans notre équipe pastorale de Caussade, nous sommes très unis humainement et dans la prière et nous travaillons dans la confiance. On aimerait d’ailleurs que cette fraternité vécue entre nous déborde sur la paroisse. C’est ce qui ferait grandir et s’épanouir cette communauté.

Et ce n’est pas le cas actuellement ?

C’est en tout cas difficile et c’est vraiment notre préoccupation. Nous constatons que notre communauté est vieillissante, qu’il y a peu de jeunes, peu de familles et qu’il est bien difficile d’appeler de jeunes adultes à prendre un service en paroisse.

Pour quelles raisons selon vous ?

On dit parfois qu’ils sont dans la vie active, qu’ils ne sont pas assez disponibles mais je pense surtout qu’ils n’ont pas un lien suffisamment solide avec l’Eglise. La plupart ne comprennent pas leur rôle de baptisé et se sentent plutôt en dehors de la communauté patroissiale. Pourtant ils continuent de demander le baptême pour leurs enfants, les inscrivent au catéchisme, ce n’est pas anodin, ils ne sont pas obligés ! Il faut leur donner envie d’être partie prenante de la paroisse, c’est un défi et un enjeu vital pour l’Eglise.

Avez-vous des pistes pour cela ?

Nous envisageons de proposer régulièrement des rassemblements conviviaux, des moments « gratuits », juste pour le plaisir de se rencontrer, de faire connaissance. Sans perdre de vue leur croissance dans la foi, ce qui pourra se proposer dans un second temps. Je suis persuadée que parmi ces jeunes adultes se trouvent des talents, des charismes. A nous de donner envie, d’avoir de l’audace et de faire confiance. Faire grandir les croyants, c’est faire grandir l’Eglise, nous devons développer cet esprit missionnaire.

                                                            Recueilli par S. Bégasse

Partagez cette information autour de vous :

Inscription à la newsletter

Inscrivez-vous pour rester informé de l'actualité et des événements du diocèse de Montauban

Je recherche

Grand Montauban Catelsarrasin Verdun Caussade