Isaïe, prophète de l’Avent.

Jérémie

Au portail de l’abbatiale Saint-Pierre de Mois-sac, debout sur le piédroit, le prophète Isaïe est là pour nous accueillir comme il a vu arriver tant de fidèles, de pèlerins ou de simples visiteurs, depuis près de neuf siècles. 

Avec la ViergeMarie et saint Jean Baptiste, il est le grand témoin qui nous accompagne en ce temps de l’Avent, au seuil de la nouvelle an-née liturgique. Les qua-tre premières lectures de ces quatre dimanches sont empruntées au Livre d’Isaïe et nous enten-drons, le 23 décembre, la célèbre prophétie du chapitre 7 : Voici la Vierge concevra

Isaïe

Elle est résumée ici en trois mots latins : ECCE  VIRGO  CONCIPIET  gravés sur le phylactère que le prophète déroule et montre du doigt. C’est bien là tout le paradoxe du mystère de l’Incarnation : il est impossible d’être vierge et mère,  comme il est impossible d’être homme et dieu tellement la distance est énorme, et voici que nous croyons au Christ JésusHomme et Dieu , né de MarieVierge et Mère !

Isaïe nous oriente vers l’ébrasement de droite où sont sculptées plusieurs scènes ayant trait à cette Incarnation du Seigneur.

Marie, modèle de ceux qui attendent Jésus – le mois décembre est le vrai mois de Marie – est présente à cinq reprises .

Elle est là à l’Annonciation
le joli mot pour la plus belle des annonces
 quand Dieuattend le oui de sa Servante.

Elle est là à la Visitation
le joli mot pour la plus belle des visites quand les deux cousines, 
montrant délicatement leur poitrine, 
se font l’une à l’autre l’incroyable confidence : elles attendent, 
toutes deux enceintes, 
un heureux événement
l’heureux avènement de Dieu.

La Nativité. Marie sur ce beau lit à balustres, discrètement soutenue par saint Joseph,
tient dans ses bras l’Enfant Jésus 
qu’elle présente debout. 

Il nous semble bien grand pour un bébé  qui vient de naître : on ne pouponne guère à Moissac et l’attitude de cet Enfant, déjà levé, annonce sans doute la Résurrection.

Le Sauveur est venu pour tous les hommes : ils sont représentés par les Mages
qui arrivent du lointain Orient. 
Ils offrent “les trésors d’au-delà des mers” ; 
ils ne les touchent pas, par respect, 
les mains recouvertes 
d’un pan de leur manteau.

La frise qui domine cet ébrasement se lit de droite à gauche.

C’est d’abord la scène de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem. Siméontient dans ses bras l’Enfant Jésus qu’il veut déposer sur l’autel évoqué par une colonne évidemment romane. 
Le beau visage buriné du vieillard Siméon symbolise la longue attente des siècles jusqu’à ce jour où s’accomplit la Promesse, quand cet homme juste et pieux, tient dans ses bras Celui qu’il salue comme la lumière du monde. Il est comblé, il peut mourir : Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix…

ç Cette cérémonie au temple comporte également la démarche de la Purification de Marie. Elle est accompagnée de la prophétesse Anne, et elle tient dans ses mains deux colombes, l’offrande des pauvres. 

Saint Joseph tourné vers è 
le Temple,  assiste pieusement à cette cérémonie. 

Mais voici qu’un Ange vient l’en détourner, au sens propre, car il lui tourne la tête vers la gauche : il y a danger, Hérode en veut à la vie de l’Enfant, il faut fuir pour échapper au massacre des Saints Innocents.

L’apparition de cet ange providentiel est tout à l’initiative du sculpteur de Moissac qui vient compléter à sa façon, la chronologie des évangiles de l’enfance : il unit  ces deux scènes dont la première, la Présentation,  est racontée par saint Luc, l’autre par saint Matthieu, toujours soucieux de faire le lien avec le Premier Testament.

Nous retrouvons saint Joseph toujours prêt à faire la volonté de Dieu, devant la caravane de la Fuite en Égypte
Il conduit l’âne, un peu court sur pattes peut-être, mais aucun âne, fût-il plus intelligent que le nôtre, ne porta jamais plus précieux fardeau :l’Enfant  et sa Mère !

La scène à gauche de la frise, sort du domaine biblique mais ce voyage égyptien a éveillé plus de légendes qu’aucune autre scène de l’évangile. 
Ici, c’est la chute des idoles.. Un monument roman qui est peut-être le Moissac du 12ème siècle – tant pis pour l’ana-chronisme – représente le temple païen de Hiéropolis . Voici qu’à l’arrivée du vrai Dieu, les faux dieux sont détrônés. Ils sont deux, tête en bas, renversés, abattus

L’Avent « adventus » ce n’est pas le temps de l’attente mais de la Venue, car IL VIENT,  Lui qui est venu et qui reviendra. 

L’Avent, c’est le temps de l’Arrivée de notre Dieu. 

Qu’est-ce qui nous arrive ? Dieu ! 

Qu’est-ce qui peut nous arriver de mieux que Dieu ? 

Bon Avent !

Texte et photos P. Sirgant

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