Le baptême du Seigneur

A l’angle S.E. du cloître de Moissac, un chapiteau représente la scène du Baptême de Jésus. Le fleuve du Jourdain est symbolisé, au bas de la corbeille, par des stries parallèles qui ondulent pour évoquer le mouvement des flots. 

Jésus est au milieu puisqu’il est le personnage central. Son corps est encore à moitié dans l’eau mais il est en train de se relever, aidé des deux mains par Jean Baptiste. Le rite de purification consistait dans ce double mouvement de la descente dans l’eau et de la remontée. L’évangile dit : «Jésus remonta aussitôt.» (Ma 3/18) Plongé dans l’eau, Jésus se redresse comme il se relèvera du tombeau à la Résurrection. Le Baptême est l’anticipation du mystère pascal : Jésus est plongé dans les eaux qui ont fait œuvre de mort au déluge comme il a été couché dans le sépulcre, et il remonte aussitôt comme il se relèvera ressuscité.

Au-dessus de Jésus, le Saint Esprit descend sous la forme d’une colombe inscrite dans une mandorle qui vient toucher l’auréole du Christ. L’oiseau à la sculpture énergique, fonce comme un rapace sur sa proie, car les cieux sont ouverts, “déchirés”. Puisque Jésus paraît, il n’y a plus de fossé entre la terre et le ciel, plus de barrière infranchissable entre Dieu et les hommes. 

La voix du Père : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé” est la “Confirmation” de Jésus et il pourra dire à la synagogue de Nazareth : “L’Esprit de Dieu repose sur moi” (Lc 4/16

A droite, un apôtre, saint Pierre sans doute, tient le vêtement que Jésus a enlevé avant d’entrer dans l’eau. Il avait fait de même avant le lavement des pieds. L’habit exprime la dignité de l’homme, l’uniforme montre son rôle social. Quand Jésus dépose son vêtement pour prendre un tablier ou quand il meurt nu sur la croix,  après que les soldats aient tiré au sort sa tunique, il signifie la réalité de son Incarnation, pour rejoindre notre humanité, il se dépouille de ses attributs divins : “Lui qui était de condition divine, il ne retient pas jalousement le rang qui fait de lui l’égal de Dieu, mais il s’anéantit et prend la condition de serviteur.”(Ph 2/6-7)

Sur les côtés de ce demi-chapiteau engagé dans le pilier, deux anges : l’un tient une croix, l’autre un livre. Il y a tout lieu de penser que le sculpteur a voulu traduire les deux premières étapes par lesquelles un converti se préparait au baptême. La “signation ” le faisait entrer en “catéchuménat” par un signe de croix sur son front ; dans une deuxième étape, la remise du livre signifiait l’enseignement, la catéchèse qui allait l’aider dans sa démarche de foi. Or le nou-veau rituel pour le  baptême des adultes, a restauré cette ancienne discipline.


Lors d’une visite dans le cloître, avec des catéchumènes qui devaient être baptisés dans la nuit de Pâques, nous avons regardé d’abord le chapiteau de saint Martin. Le saint, armé de l’épée faite pour tuer, partage son manteau avec un pauvre. La nuit suivante, il voit Jésus le lui rendre en disant : “Martin m’a couvert de son manteau” par allusion à ce qui nous sera dit au jugement dernier : “Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Ma 25/40)

Un autre événement de la vie de saint Martin est évoqué sur ce chapiteau. Alors qu’il s’était absenté, un catéchumène vient à mourir ; Martin le ressuscite pour le baptiser. On le voit arrivant de voyage avec son bâton, debout devant la civière où gît le défunt. Celui-ci, après son baptême, apparaît à gauche, tenant triomphalement la Croix et le Livre, les insignes que tenaient les anges au baptême du Christ, si l’on en croit le Maître de Moissac.

Baptisé,
Sois marqué de la Croix du Christ Jésus Notre Seigneur.

Reçois la Bonne Nouvelle de l’Evangile 
qui nous révèle l’Amour.

Texte et photos : P. Sirgant

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