Le temps pascal, 50 jours pour coller au temps de la nature

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Publié le 25 mai 2023

Par l’Abbé Jean-Michel Poirier

Le temps pascal s’étale sur 50 jours, le temps d’aller de Pâques à la Pentecôte. Ces deux fêtes trouvent leurs racines dans l’Israël biblique. Comme on le sait, la fête de Pâques (Pessaḥ), à laquelle est adjointe celle des pains sans levains (hag ha-maṣôt), fait mémoire de la libération d’Égypte par la traversée de la mer. Celle de Pentecôte (Shabouʻôt) rappelle le don de la Loi au Sinaï (ou à l’Horeb dans la tradition deutéronomiste). Dans le déroulement de l’année, la première marque le début de la moisson des orges et se célèbre au moment des grandes migrations pastorales du printemps tandis que la seconde est placée au cœur des grandes moissons. Plus tard (en septembre), la fête des Tentes (Sukkôt) sera celle de la Récolte « au sortir de l’année, quand tu récolteras des champs les fruits de ton travail » (Ex 23,16), essentiellement la vigne et l’olivier.

Coller au temps de la nature comme au rythme saisonnier des hommes : voilà une note des grandes fêtes juives puis chrétiennes qui offre un premier axe de réflexion sur nos pratiques ecclésiales. Comment aujourd’hui encore adhère-t-on à ce qui constitue à la fois nos vies et celle de notre environnement, aussi bien dans l’annonce de la foi que dans nos célébrations ? Les paradigmes changent, les rythmes évoluent : il convient d’assurer le lien avec les racines les plus profondes.

Le propre des fêtes d’Israël fut de relier ces fêtes à des moments décisifs de l’histoire du peuple dans lesquels il s’est forgé une identité par les rencontres avec son Dieu. Pareillement, nos fêtes chrétiennes nous inscrivent dans l’histoire du salut qui donne sens à chacun de nos parcours de vie comme à celles de nos communautés et même de nos sociétés. Sur cet autre axe, il s’agit d’annoncer que Dieu rejoint le tissu de nos vies concrètes pour les accomplir par le Christ, avec et en Lui. Il se risque dans les détours de nos propres histoires pour les faire déboucher dans l’océan de son Amour.

La tonalité propre à la foi chrétienne est d’en faire des fêtes de la foi :

  • foi dans la résurrection du Christ, qui passe par l’accueil du témoignage de ceux l’ayant rencontré vivant (Pâques) ;
  • foi dans l’inscription de notre humanité au cœur de la vie trinitaire de Dieu (Ascension) ;
  • accueil par la foi de la vie divine qui veut s’inscrire au plus profond de nos cœurs (Pentecôte).

Ces cinquante jours nous proposent un parcours croyant qui fait le pont entre nos existences personnelles et l’éternité divine. Il se poursuit tout au long de l’année et de nos vies : il déborde de ce temps pascal comme une vasque bien remplie se déversant dans d’autres situées en-dessous.

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