
J’agis pour empêcher de nouvelles exécutions en Birmanie
L’année 2022 a été marquée par un recours important à la peine de mort dans le monde. Si l’attention médiatique a porté notamment sur l’Iran, n’oublions pas la Birmanie. Ce pays a connu en 2022 une reprise des exécutions capitales, après plus de trente ans d’un abolitionnisme de fait.
La peine de mort, pilier du régime de terreur de la junte militaire birmane
La peine de mort est une mesure extrême, une violation du droit à la vie, une peine cruelle, inhumaine et dégradante. Pour la première fois,depuis plus de trente ans, la Birmanie a repris les exécutions capitales. La junte militaire au pouvoir assoit ainsi son régime arbitraire. C’est une mesure utilisée pour réduire le peuple et les élans de résistance au silence. Elle cible souvent les personnes considérées comme opposantes au régime.
En juillet 2022, deux militants pro-démocratie et deux personnes reconnues coupables de meurtre sont exécutés. En novembre 2022, dix détenus dont sept étudiants universitaires ont été condamnés à mort. À ce jour, l’ONG locale Assistance Association for Political Prisoners (AAPP) dénombre au moins 144 personnes condamnées à mort. Ces chiffres pourraient être en-dessous de la réalité. En effet, ces condamnations font suite à des procès inéquitables tenus à huis clos. Il n’est donc pas exclu que d’autres exécutions aient eu lieu. Aussi, l’incertitude demeure quant aux modalités futures du recours à la peine de mort dans le pays.
La communauté internationale doit soutenir le peuple birman
Or, la réponse de la communauté internationale face à ce bouleversement est insatisfaisante. Malgré les déclarations et les sanctions prises, la junte birmane continue d’agir en toute impunité. Suite à la reprise des exécutions le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme a exprimé un « choc ». Pour d’autres pays, l’ONU appelle régulièrement et clairement au moratoire sur la peine de mort ou les exécutions. Cette frilosité apparaît également dans les déclarations faites par l’Union européenne ou par des États, comme la France.
L’abolition de la peine de mort n’est jamais acquise. La Birmanie n’a pris aucun engagement national ou international en ce sens et la junte birmane applique le droit qui sert ses intérêts. Sa gouvernance ne répond qu’à l’arbitraire et le peuple est à l’agonie. Il faut donc franchir le pas de l’abolition en Birmanie. Nous demandons à la communauté internationale d’œuvrer à l’unisson pour obtenir un moratoire ferme et explicite sur les exécutions à venir. Une solution d’urgence, en vue de l’abolition définitive de la peine de mort dans le pays.
Bonne nouvelle

Si la torture recule… c’est grâce à vous !
Ce mois-ci en Argentine : L’État reconnaît sa responsabilité dans le décès de 33 prisonniers
Lors d’une audience devant la Commission inter-américaine des droits de l’Homme, l’État argentin a reconnu sa responsabilité dans la mort des prisonniers lors d’un incendie en 2005 à Magdalena, (Buenos Aires). La surpopulation pénitentiaire avait entraîné l’effondrement des installations. L’État s’est engagé à prendre des mesures pour améliorer le système pénitentiaire de Buenos Aires afin d’éviter de tels drames.
L’ACAT-France se réjouit de cette décision et reste vigilante dans l’application de ces mesures.